Les Olmèques étaient-ils noirs ?

Ils étaient noirs selon José Maria Melgar y Serrano qui en 1862 décrit le type éthiopien d’une tête monumentale. Un auteur, Sophie Cachon, pense que c’est une théorie sans fondement. Les populations qui ont laissé ces sculptures sont généralement désignées du nom d'Olmèque, mais personne ne sait réellement à quel peuple appartenaient les statues. Les historiens et les archéologues fondent leurs travaux sur des documents et des objets, mais produisent rarement des vérités absolues. Ainsi Madame Sophie Cachon devrait laisser chaque personne se forger sa propre opinion. Comme le disait Gustave Flaubert : « Voulez-vous ne pas vous tromper ? Tenez pour fausses toutes les idées chères à votre temps ». Tout le monde a le droit d'avoir son avis, et dire cela en toutes lettres, et non le nier. En plus de cela, presque tous les archéologues ont pu se tromper sur les populations de l'Egypte ancienne et ont falsifié certaines traces.

Les Olmèques étaient-ils noirs ? Non. La croyance remonte à la découverte de la première tête colossale Olmèque. José María Melgar y Serran en fait une description très méticuleuse mais fait une interprétation erronée. « C’est là, sans exagération, une magnifique sculpture, mais ce qui m’a le plus étonné, c’est le type éthiopien qu’elle représente. J’ai pensé qu’il y avait sans doute eu des Noirs dans ce pays. » D’après lui, des migrations dans les temps anciens de personnes venues du continent africain pourraient expliquer ces traits caractéristiques : lèvres charnues, nez large, lèvres qui tirent vers le bas. Plus probablement, les Olmèques étaient de type Amérindiens.

Les Olmèques étaient-ils noirs ? Les Olmèques. Enfin, tel est le nom que leur ont donné les Aztèques, signifiant « hommes du caoutchouc ». L’affirmation de leur négritude se fonda sur les réalisations grâce auxquelles cette civilisation est connue : d’immenses statues en granit de leurs visages dont les traits laissent paraître des caractéristiques négroïdes. L’autre hypothèse voulait que ces statues soient des représentations du jaguar, animal que les Olmèques vénéraient mais ces statues avaient des attributs beaucoup trop humanoïdes pour valider cette supposition. Ainsi, il y eut des Africains en Amérique avant Colomb. Ces immigrés du contient africain, certes, vivaient dans une société clairement divisée en classes, dans laquelle les plus hautes détenaient le monopole du savoir, mais n’étaient pas réduits en esclavage.

Dix ans plus tard, José María Melgar y Serrano, explorateur et collectionneur, fait une excursion pour voir la tête. Il déclare : « Ce qui m'a le plus étonné, c'est le type éthiopien qu'elle représente. J'ai pensé qu'il y avait eu sans doute des Noirs dans ce pays, et cela aux premiers âges du monde ». La découverte de ce visage de pierre nourrit donc des théories fantaisistes et la civilisation qui se cache derrière n’est pas reconnue. Les premières vraies campagnes de fouilles ont lieu en 1945. D’autres sculptures sont trouvées : de nouvelles têtes colossales, des hommes-jaguars, de petites figurines de jade… L’ampleur du monde olmèque est alors reconnue : bien avant les Mayas et les Aztèques, ils ont construit des pyramides, mis au point un calendrier, un système d’écriture. Il a dirigé avec Steve Bourget et Cora Falero Ruiz le catalogue de l’exposition “Les Olmèques et les cultures du Golfe du Mexique” du musée du Quai Branly. Avec F. Solís Olguín, Teotihuacan, cité des dieux (Musée du Quai-Branly, Somogy Éditions d’art, 2009). C'est fondamental : les Olmèques fondent et jettent les bases de toute une vision du monde qui va être partagée par leurs successeurs. Dominique Michelet à réécouter 59 min. C'est au début du 20e siècle que les Olmèques vont entrer dans l'idée de la mésoamérique.