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Qu’étudient le plus souvent les archéologues ?

Stéphane Marty
Stéphane Marty
2025-07-29 00:37:08
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L’archéologie interroge le passé des sociétés. L’archéologie n’est-elle donc toujours que ce rêve d’enfant, celui de Heinrich Schliemann qui rêvait, en écoutant les récits de son père, de retrouver la Troie homérique depuis longtemps disparue. Pourtant, si le désir d’archéologie passe certainement par là chez les futurs archéologues, la pratique de leur métier réel, une fois adultes, n’a, heureusement ou malheureusement, que fort peu de chose à voir. Cette pratique, sur le terrain, est faite de laborieuses négociations avec les aménageurs susceptibles de détruire un site archéologique, de fouilles minutieuses et souvent ingrates par tous les temps, de longues analyses en laboratoire et de dépouillements de listings, d’austères rapports documentaires, de publications fort savantes… Peu de sciences humaines ont un rapport aussi déséquilibré entre le temps d’accumulation de l’information et celui du traitement et de la synthèse. D’une certaine façon, vingt années de fouilles systématiques sur un site équivalent un peu, pour l’historien, à prendre simplement un registre d’archives sur un rayonnage. C’est après que commence l’interprétation. Il n’y a jamais eu autant d’archéologues en France, et leur nombre continue chaque année de croître. C’est que, dans tous les cas, l’archéologie remplit au moins trois fonctions : préserver le patrimoine, produire de la connaissance scientifique, et la diffuser auprès du public – y compris au risque de certains détournements. En outre, si l’on veut vraiment connaître les sociétés du passé, voire celles du passé le plus proche, il n’y a d’autres voies que celle de l’archéologie. L’archéologie interroge le passé des sociétés. Il n’y a d’autres voies que celle de l’archéologie.