Quelle est l'histoire de l'immigration polonaise en France ?
Josette Navarro
2025-07-27 23:48:54
Nombre de réponses
: 6
La convention du 3 septembre 1919, signée par le représentant du gouvernement français, Maurice Fouchet et le représentant de la Pologne Ladislas Skrzyński assurait d’apporter la main-d’œuvre manquante – surtout aux charbonnages du nord du pays – ainsi qu’un avenir professionnel stable aux mineurs polonais venant des bords de la Vistule et de Westphalie.
L’accord prévoyait les modalités de l’émigration individuelle et du recrutement collectif en donnant aux travailleurs polonais le même traitement, les mêmes conditions de travail et les mêmes avantages sociaux qu’aux mineurs français.
L’immigration massive des Polonais dans le nord de la France (1919-1925) qui en est découlée, a incontestablement contribué aux développements économique et culturel de cette région où, encore dans les années 2000, un habitant sur huit pouvait jouir de ses origines polonaises.
Jean Baudry
2025-07-27 23:47:58
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: 5
Entre 1870 et la Première Guerre mondiale, 3,5 M. de Polonais, dont un tiers de Juifs, quittent les provinces correspondant au territoire de la Pologne avant 1795 pour l’Allemagne, les Etats-Unis et le Brésil et plus tard la France. En 1914, ils sont à peine 10 000 en France et travaillent essentiellement dans l’agriculture. La France ouvre ses portes et facilite l’accession à la nationalité en 1927 alors que les Etats-Unis conduisent une politique isolationniste et restreignent l’immigration. En 1919, les deux pays signent une convention d'accueil. La très grande majorité des Polonais employés dans l'industrie le sont dans les mines de charbon ou de fer. En 1926, près de 45% des Polonais installés en France résident dans le Nord-Pas-de-Calais et en Lorraine. L’immigration polonaise en France atteint culmine en 1931 avec plus de 500 000 individus et constitue la deuxième population étrangère après les Italiens. La crise des années 1930 entraîne des expulsions en particulier de syndicalistes et de militants de gauche. En 1936, on dénombre 422 700 Polonais en France. Les Juifs constituent 15% des immigrés polonais. Ils fuient la Pologne en dépit de l’égalité des droits et la liberté de culte accordées par la constitution de 1921. Cette immigration urbaine se concentre à Paris, c’est le cas pour l’ensemble des Juifs d’Europe centrale et orientale, dans le quartier Saint-Paul, le Pletzl, ainsi qu’à Belleville dans le 19ème et le 20ème arrondissement.
Emmanuelle Guibert
2025-07-27 23:02:28
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: 8
Lorsqu'en 1795, le troisième partage raya la Pologne de la carte de l'Europe, de nombreux Polonais quittèrent leur terre natale pour aller chercher asile politique dans les pays voisins réputés pour leur hospitalité. Les raisons qui poussèrent les Polonais à s'expatrier au cours du XIXème siècle furent surtout d'ordre économique. Les immigrants polonais commencèrent à affluer en France de 1906 à 1908. C'étaient au début des ouvriers saisonniers venus travailler dans les départements à vocation agricole pendant la période des moissons et du ramassage des betteraves sucrières, ils furent nombreux en Lorraine, en Champagne et en Bourgogne. Les travaux agricoles terminés, certains de ces immigrants saisonniers ne pouvaient se résoudre à abandonner une source de revenus qu'ils ne trouvaient pas chez eux, ils se faisaient alors embaucher dans les mines et demeuraient définitivement en France. L'émigration d'ouvriers agricoles polonais était dirigée par un bureau spécial polono-français de l'émigration, lorsque le contrat les liant au travail de la terre venait à expiration, ils pouvaient chercher du travail dans l'industrie minière ou autre. Ils furent ainsi environ un millier à se fixer dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, il s'agissait de gens venus essentiellement des territoires polonais occupés par les puissances copartageantes de l'Autriche et de la Russie.
Nathalie Mendes
2025-07-27 22:51:37
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: 12
Tout, ou presque, se joua entre 1919 et 1939. Un demi-million ! Sans doute même davantage, si l'on inclut ceux qui passèrent à travers les mailles des recensements généraux de la population, soit qu'ils fussent clandestins, soit qu'ils ne restèrent en France qu'un temps très court : refoulés, expulsés, rapatriés de tous ordres. Pourquoi des Polonais sont-ils venus si nombreux en France dans l'entre-deux-guerres ? Parce qu'ils n'avaient pas de travail chez eux, ou un travail insuffisant. C'étaient des chômeurs des villes, plus souvent encore des ouvriers agricoles et des paysans lotis de terres minuscules. Ils franchirent la frontière dans le cadre d'un mouvement organisé, collectif, par trains de 800 personnes à la fois, à l'appel de deux organisations professionnelles : le Comité central des Houillères et l'Office central de la Main-d'oeuvre agricole regroupées à partir de 1924 en une Société générale d'Immigration, énorme machine privée représentant les intérêts des employeurs. La France manquait de bras, la Pologne en avait trop et, au même moment, les Etats-Unis se fermaient à l'immigration avec le vote des lois de quotas.
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