Comment tiennent les menhirs ?

Les hommes préhistoriques faisaient déjà des maths. Les archéologues ont beaucoup expérimenté : ils ont essayé plusieurs techniques, et ils nous proposent d’expérimenter la solution la meilleure selon eux. Voilà en tout cas une solution pratique : des rondins, un fardier, une bonne corde, des attaches précises et solides, et ça marche. Un enfant et l’animateur Julien enlèvent tous les objets qui pourraient gêner : brindilles, pommes de pin… Avec notre aide, Élodie a installé deux cordes solidement pour pouvoir bien tirer le menhir sur les rondins. Tous les enfants d’une classe tirent le menhir de 1,5 T : ça marche, il se déplace de quelques mètres. Les enfants essaient de dresser le menhir, mais ça ne bouge pas ! Les enfants tirent en tenant la corde au-dessus de leur tête. L’animatrice installe une « chèvre ». La chèvre tombe par terre lorsque le menhir se relève. On contemple notre réussite. Le menhir est maintenant dressé.

Il s’agit d’une pierre dressée, constituée d’un seul bloc. Un menhir peut être isolé ou bien placé au milieu d’une file d’autres menhirs : l’ensemble forme un alignement. Les menhirs peuvent également être placés en cercle et forment alors des enceintes circulaires. On constate que les pierres peuvent parfois être placées les unes contre les autres, ou être séparées de quelques mètres.

Les fouilles autour des monuments préhistoriques n'ont pas permis de savoir comment on a pu déplacer des menhirs sur terre et sur mer. Une énigme à laquelle personne n'a encore répondu. On a quelques pistes, telle que l'utilisation de rondins de bois. Celle, par exemple, de la pierre posée sur un «berceau» de bois et traînée sur rondins. Des rails de bois sur lesquels les hommes du néolithique auraient pu faire rouler leurs mégalithes devront aussi être expérimentés. Idées avancées par Serge Cassen, spécialiste de la préhistoire au CNRS, et à valider: des chemins d'argile damée et humidifiée ou des glissières de goémon. Mardi, une vingtaine de touristes visitant l'endroit, dont des enfants, ont pu déplacer sans grande difficulté cet «attelage». Le grand menhir de Locmariaquer, qui fait 280 tonnes, a été déplacé sur plus 10km et a traversé la rivière d'Auray, ce qui signifie qu'il a fallu le faire flotter.

Il n’y a pas d’hypothèses sérieuses expliquant comment ces pierres gigantesques auraient pu être transportées. Le plus dure ayant probablement été de l’extraire de la falaise en bord de mer, car il aura fallu le faire remonter….. ce qui est évidemment bien plus dure que de descendre une pierre de la montagne. Cet exemple m’inspire deux choses, la première est qu’il faut envisager l’aide des animaux pour déplacer les menhirs et tout autres pierres immenses. La puissance de 72 bœufs unissant leur effort pour avancer mètre par mètre peut être estimé à 550 000 Watts, soit l’équivalent d’un camion avec une puissance 720 Chevaux moteurs. Jean Pierre Mohen ayant conduit une expérience avec un menhir de 32 tonnes avec 200 hommes pour le tracter et une vingtaine de personne pour le redresser. Il fut transporter dans un coffre en bois, et tiré par 72 bœufs sur une dizaine de kilomètre. Traction du Monolithe par 36 paires de bœufs sur des rails en bois savonnés pour réduire les forces de frottement. Fort heureusement, le parcours de 11 kilomètres entre la carrière et le port ou sera embarqué le monolithe est un parcours descendant. La seconde est qu’on mesure l’exploit de ces bâtisseurs, car officiellement, ils ne disposaient pas de moyens techniques sophistiqués pour ériger menhirs et dolmens, à moins que quelque chose nous ai échappée en 10 000 ans d’histoire. Il existe des expériences qui ont tenté avec plus ou moins de succès des reproductions de transport de pierre.

Les menhirs poussent. Aujourd'hui, grâce aux Graines de menhir, il est possible d'acheter son sachet de graines et de faire pousser ses propres mégalithes. Vous aussi, plantez vos menhirs.