:

Pourquoi la Corée du Sud ne fait pas d'enfants ?

Nath Pruvost
Nath Pruvost
2025-08-01 13:22:43
Nombre de réponses : 7
0
La société sud-coréenne évolue. De moins en moins de Sud-Coréens se marient, une étape pourtant considérée comme nécessaire avant les enfants. Les femmes célibataires sont de moins en moins stigmatisées. Elles sont plus nombreuses à rejoindre le marché du travail. Un élan encouragé par le gouvernement, notamment à cause de cette population déclinante... Mais sur le plan de la fécondité, cela contribue à faire baisser le nombre d'enfants. La priorité est donnée à la carrière. Cela devient difficilement abordable pour les classes moyennes ou pauvres. Les couples attendent, parfois longtemps, des revenus fixes et confortables pour faire famille. La Corée du Sud a une culture de travail extrêmement compétitive. Il existe là-bas des institutions extra-scolaires qui proposent aux collégiens et lycéens des cours de perfectionnement jusqu'à 22h chaque soir! Le gouvernement a légiféré sur le sujet, interdisant de dépasser les 22h... C’est tout de même symptomatique des moyens déployés par peur de l’avenir professionnel. Les Sud-Coréens font partie des gens qui dépensent le plus par enfant au monde. C'est une chose de dire : vous aurez plus d'argent, plus d’aides, plus de temps pour vos enfants. C’en est une autre de composer avec des tendances de fond.
Patricia Vasseur
Patricia Vasseur
2025-07-22 08:00:16
Nombre de réponses : 7
0
Selon les experts, le faible nombre de naissances découle notamment des prix de l'immobilier et des coûts élevés liés au fait d'élever des enfants, dans une société compétitive rendant par ailleurs difficile l'obtention d'emplois bien rémunérés. La double journée de travail des femmes, qui, une fois rentrées du travail, assument souvent la responsabilité des tâches ménagères et de l'éducation des enfants, constitue aussi un facteur clé, expliquent-ils. Ayant vu tant de mères autour de moi abandonner leurs carrières, j'ai décidé de ne pas suivre le chemin de la maternité. La culture d'entreprise très rigide du pays est la cause principale de sa décision. Une flexibilité accrue au travail est plus importante que des allocations du gouvernement. Élever un enfant est impossible sans le sacrifice de la carrière d'un parent dans cet environnement.
Henriette Chauvin
Henriette Chauvin
2025-07-13 17:00:44
Nombre de réponses : 5
0
En Corée on a des attentes très élevées, pour être un bon employé, un bon étudiant, un bon manager. En tant que mère évidemment c’est la même chose. Avoir un enfant est un sacrifice personnel mais aussi financier. Aux dépenses habituelles s’ajoutent une spécificité coréenne : le coût de l’éducation privée. Pour inscrire son enfant aux cours du soir, quasi généralisé dès l’âge de cinq ans, les parents sud-coréens dépensent en moyenne près de 400 euros chaque mois. J’aimerai bien avoir un enfant un jour, mais je passe mon temps à hésiter, à repousser le projet. Une Sud-coréenne sur six arrête de travailler après son mariage. En Corée du Sud, la croissance a été extrêmement rapide et le système de retraite est loin de garantir un revenu à tous les seniors. Le problème central c’est la natalité et cela n’a rien à voir avec le fait que les vieux travaillent. En discutant avec les jeunes, je me rends compte qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter un appartement même s’ils sont mariés. Même payer une chambre c’est extrêmement cher.
Dominique Blanchard
Dominique Blanchard
2025-07-13 15:17:56
Nombre de réponses : 7
0
Il y a plusieurs facteurs qui expliquent ce taux de natalité très faible. La Corée du Sud reste une société profondément patriarcale. Les normes de genre jouent un rôle essentiel. Par exemple, quatre Sud-Coréennes sur dix quittent leur travail après avoir donné naissance, et restent à la maison pour prendre soin de l’enfant. Revenir sur le marché du travail après un congé maternité est un véritable parcours de combattanta. Dès les débuts de leurs parcours professionnels, les Sud-Coréennes font face à de la discrimination à l’embauche, à propos de leur désir ou leur non-désir d’être mère. La parentalité en Corée du Sud est encore largement associée au mariage. Les naissances hors union ne représentent que 5 % des naissances en 2023. Même si la société est en train d’évoluer sur le sujet, avoir un enfant hors union reste très mal vu. Or, les cérémonies coûtent très cher. Les frais s’élèvent à plus de 36 000 euros en moyenne, sans compter l’achat d’un logement pour les mariés, un investissement pourtant presque systématique. D’autres facteurs rendent les Sud-Coréens réticents à avoir des enfants, comme le coût de la vie, entre autres. Les prix de l’immobilier atteignent des sommets. Cela rend l’accès à un logement difficile pour les jeunes couples. L’éducation en Corée du Sud est également extrêmement coûteuse. Près de 80 % des élèves suivent des cours privés, en plus de l’école, dès la maternelle pour certains. Ces frais peuvent représenter, pour les ménages les plus modestes, autant que le budget mensuel consacré à l’alimentation. Face à cette pression financière, un sondage de 2023 révèle que la moitié des Sud-Coréens de moins de 50 ans ne comptent pas avoir d’enfants, principalement à cause de ces coûts élevés.
Luc Dumont
Luc Dumont
2025-07-13 14:57:26
Nombre de réponses : 9
0
Les « no kids zones », ces espaces interdits aux enfants, se multiplient en Corée du Sud, comme un miroir d’un pays qui semble ne plus vouloir de bébés. On compte environ quatre cents établissements à travers la quatrième économie d’Asie qui s’enfonce pourtant dans une crise démographique vertigineuse. Le pays de 51 millions… Les enfants n’ont pas droit au goûter, signale un logo explicite à l’entrée. Un bébé joufflu barré d’un grand trait est dessiné sur la porte vitrée. « Les enfants de moins de 8 ans sont interdits ici, car ils perturbent les clients », confirme le caissier du café.
Isaac Garnier
Isaac Garnier
2025-07-13 13:39:29
Nombre de réponses : 13
0
Si le déclin démographique n’a pas été freiné, beaucoup de spécialistes estiment que c’est parce que les structures socio-économiques et la culture de la société, qui dissuadent les Sud-Coréens de se marier et de faire des enfants, restent inchangées. Le gouvernement a donc fait des efforts pour alléger les coûts liés à l’accouchement et à l’éducation des enfants, mais cela n’a pas conduit à la réduction des heures de travail ni à la suppression des inégalités entre les hommes et les femmes, réformes qui auraient pu permettre aux Sud-Coréens d’avoir des enfants tout en continuant à travailler. La cause de la baisse de natalité dans son pays réside dans les discriminations envers les femmes. En cas d’accouchement, elles risquent de voir leur carrière s’envoler. S’il y avait un consensus social selon lequel la carrière d’une femme a de la valeur, la société n’aurait pas pris, je crois, un virage aussi hostile à l’idée de faire des enfants. Les garanties sur le maintien de la carrière des femmes après l’accouchement et la flexibilité permettant de réduire les horaires de travail sont des dispositifs que le gouvernement devrait mettre en œuvre au lieu de proposer tout simplement des aides financières. Il faut enrayer les inégalités sexuelles.