Qu'est-ce qu'une pierre de menhir ?

Pour les pierres isolées, on peut retenir comme hypothèses plausibles : la borne, marquant soit une limite de territoire soit l'espace que la pierre contrôle visuellement, la stèle commémorative d'un événement passé ou d'un personnage important et contribuant à en entretenir le souvenir plus ou moins mythifié, le bétyle sacralisant un lieu particulier. Le menhir de Pedernec, un exemple de grand monolithe isolé en position ostentatoire. C'est là un dilemme entre considérer un rassemblement de blocs comme étant individuellement significatifs et y voir une entité globale. Les recherches d'astronomie et de métrologie mégalithiques n'ont en général donné que des résultats assez ambigus. La grande inconnue, face à un menhir, c'est ce qu'on ne voit plus et ce qu'on ne voit pas encore. Ne raisonner que sur les grosses pierres aujourd'hui visibles hors du sol revient à faire fi d'un véritable iceberg archéologique dont les fouilles de Locmariaquer ont récemment fourni un remarquable exemple.

Une pierre se révèle sacrée parce que sa simple existence est hiérophante : irréductible, invulnérable, elle est ce que l’homme n’est pas. Elle résiste au temps ; sa réalité est couplée à la pérennité. Le menhir est le lien entre les forces de la terre déesse-mère dans laquelle elle est enfoncée, le monde des vivants par son affleurement au sol, et l’élévation vers les puissances spirituelles. La pierre elle-même, dans les religions mégalithiques, devient le signe du divin, la forme de la manifestation de la présence des puissances surnaturelles sur terre. La pierre érigée est en particulier le lieu de rencontre entre les forces cosmiques immanentes à la nature. Le mégalithe est le lieu privilégié qui permet la communication avec les cieux et le monde souterrain, avec les dieux, les déesses chthoniennes et l’esprit des morts.

Un menhir est une pierre isolée, assez allongée, n'ayant subi presqu'aucune préparation, qu'on a jadis plantées en terre. Le mot Menhir paraît être un mot de formation presque savante, plutôt qu'un terme breton du langage usuel, malgré son origine. Il est constitua de deux radicaux armoricains ou celtiques : maen ou men, pierre; kir, long ou, haut; et veut dire: « Pierre longue ou élevée ». On désigne, en effet, sous cette dénomination, d'après les dictionnaires les plus autorisés, un mégalithe dressé, c'est-à-dire un monument formé d'un seul bloc d'une grosse pierre, verticalement fixée sur le sol. Le terme Pierre levée est le véritable nom français, dérivé du terme latin Petra elevata, qui signifie 'pierre dressée, relevée, plantée verticalement. Des menhirs portent encore les noms de Pierre fiche, fichée, file ou faute, fitte, fichade, ficade, fixe, mots qui s'expliquent facilement. On connaît encore de nombreux Menhirs en place ; ce sont les plus intéressants pour l'étude qui nous occupe. Ceux qui sont restés debout sont les plus typiques ; les autres sont tombés, parfois depuis la période historique seulement ; d'autres sont tombés et brisés. Mais ces derniers peuvent être encore utilisés pour la science, et même restaurés et relevés, à titre de monuments historiques.

Un menhir est une pierre dressée, plantée verticalement. Le terme « menhir » est construit à partir du breton "maen", pierre, et "hir", long. Identifier l'utilisation des menhirs reste pure spéculation... toutefois il est probable que certains usages sous-entendent des rites de fertilité. Il est également suggéré qu'ils ont pu servir pour des rites druidiques de sacrifices, être utilisés comme bornes, ou encore comme calendriers primitifs. Ils sont parfois gravés de formes abstraites ou d'images d'objets, haches par exemple. Au Moyen-Age, certains menhirs seront christiannisés par l'ajout de croix ou de gravures religieuses.