:

Carnac vaut-elle le détour ?

Gérard Petit
Gérard Petit
2025-07-16 04:45:53
Nombre de réponses : 12
0
Sous les nuages changeants de Bretagne, un silence millénaire enveloppe les pierres levées de Carnac. À Carnac, le paysage ne se lit pas comme une carte, mais comme un poème préhistorique, dont le sens échappe, même aux plus savants. Un matin d’hiver, ou un soir d’été, peu importe la saison, le sol reste le même, griffé de longues cicatrices grises dressées vers le ciel. Alignées comme des armées figées, elles tracent un mystère ancien dans le bocage breton, énigme de granit et de vent qui résiste aux siècles comme au savoir. Sur des kilomètres, des centaines de menhirs tracent une partition muette, sans fin ni début clair. Le site se découvre à pied, dans le vent et la lumière. Loin des circuits balisés, des parcours guidés révèlent les subtilités du site : orientation des lignes, différences de taille, tumulus cachés, dolmens aux silhouettes basses. Carnac, ce n’est pas qu’un site, c’est un territoire. Un espace qui palpite sous les landes, les forêts, les plages du Morbihan. Aux alignements s’ajoutent des dolmens, des cairns, des tumulus oubliés. Ces blocs, parfois hauts de plusieurs mètres, semblent marcher, colonne après colonne, selon un ordre dont la logique se perd dans le temps. Avant que Gizeh n’impose ses volumes à l’horizon égyptien, Carnac dessinait déjà ses lignes de pierre dans le paysage armoricain. Près de 3 000 menhirs s’étendent sur près de 4 km, depuis le Ménec jusqu’à Kerlescan.