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Quelle est la devise de Nîmes ?

Antoinette Pineau
Antoinette Pineau
2025-04-24 11:11:31
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La ville avait dû choisir un animal emblématique de la région, elle aurait plus penché vers le cheval camarguais, le moustique... Ou le taureau évidemment, par rapport aux célèbres arènes de la ville. D’ailleurs, au milieu du XVIe siècle, sur les armoiries du chef-lieu du Gard, il y avait un taureau doré sur fond rouge. Mais lors d’une visite à Nîmes en 1535, le roi François Ier autorise que l’on change ce blason pour glorifier le passé antique de la ville qui vient de resurgir avec la découverte de vieilles pièces de monnaie. Ces pièces antiques retracent une page importante de l’histoire de l’Empire Romain. En 31 avant Jésus-Christ, Octave remporte la bataille d’Actium face à Cléopâtre et son amant Marc-Antoine. Victoire qui permet à Rome de prendre le contrôle de l’Égypte. Pour marquer le coup, Octave fait frapper une pièce commémorant l’événement. Où ça? Eh bien à Nemausus, l’ancien nom de Nîmes, alors colonie romaine. D’où l’inscription sur ces pièces du mot "Colnem", pour "Colonia Nemausensis", soit colonie nîmoise. Une palme devenue palmier Sur ces pièces se trouve, côté face, Octave devenu grâce ce triomphe l’empereur Auguste. Il est accompagné de son fils adoptif Agrippa qui dirigeait sa flotte. Et côté pile, la représentation de cette victoire : un crocodile, symbole de l’Égypte vaincue, est enchaîné à une palme, l’insigne de la victoire chez les Romains. Palme qui au fil du temps est devenue... Un palmier. C’est comme ça que les Nîmois au XVIe siècle ont adopté le crocodile comme emblème de leur ville. Alors qu’à cette époque, vous vous doutez bien, ils n’en avaient encore jamais vu un seul en vrai! Aujourd’hui, des crocodiles, il y en a encore mais en shorts et crampons, puisque c’est le surnom des joueurs de foot du Nîmes Olympique. Les "Crocos" viennent d'ailleurs de se maintenir en National. En réalité, les crocodiles sont partout à Nîmes. Ils sont par exemple gravés sur les clous des pavés du centre historique dans une version stylisée en 1986 par Philippe Starck. Et plus étonnant, ils sont suspendus encore aujourd’hui au plafond de l’Hôtel de Ville : oui oui, ce sont quatre vrais crocodiles empaillés et offerts à Nîmes entre le XVIIe et le XVIIIe siècle par de généreux donateurs. Et comme on est crocodiles jusqu’au bout des griffes dans la région, ceux qui se mangent, les Haribo sont fabriqués à 25 kilomètres au nord de Nîmes. Mais ceux-là, ils ne sont pas "Colnem" mais "Collent aux dents"… none