Annexes PLAN
Les Spahis
 
 
Spahi est un mot d’origine turque - Sibahis - dont la traduction la plus acceptée est celle de cavaliers.

À l'origine, les sibahis étaient des cavaliers fournis par les tribus inféodées à l’Empire ottoman qui venaient renforcer les effectifs de Janissaires ou de Mamelouks (troupes régulières) lorsque l’ampleur des opérations le nécessitait.

Ils se payaient sur le terrain en pillant les lieux où ils intervenaient et, une fois l’opération terminée, rejoignaient leurs tribus d’origine.

Le Dey d'Alger disposait, à l'arrivée des français,

  • de troupes de fantassins composées de Janissaires, de corsaires, de mercenaires Bashi Bazouk (albanais pour l'essentiel) et d'éléments locaux.
  • d'une cavalerie formée des Sibahis (turcs en grande majorité) et d'une cavalerie locale (berbères, ...).
 

Les spahis en Algérie

Après la capitulation d'Alger, les rescapés de la cavalerie du Dey se retrouvèrent sans emploi.

C'est alors qu'intervient Yusuf (Yousouf), véritable père des Spahis, qui saura les regrouper en 1830 pour servir la France et en faire des troupes efficaces et redoutées contribuant à la conquête de l’Algérie.

Ces cavaliers furent d’abord appelés Mamelouks, avant de prendre le nom de Spahis, déformation de Sibahis.

Leur existence fut officialisée par quatre textes législatifs :

- la loi du 9 mars 1831 autorise les généraux commandant les pays occupés à former des corps militaires composés d’indigènes et d’étrangers. C'est la première consécration des tirailleurs, zouaves, chasseurs indigènes, légionnaires... 

- une ordonnance du 10 septembre 1834 prescrit la formation à Alger d’un corps de cavaliers indigènes sous la dénomination de spahis réguliers

- l'ordonnance du 7 décembre 1841 crée un corps unique de cavaliers indigènes. Est ainsi régularisé leur emploi depuis plus de dix ans par le corps expéditionnaire français en Algérie

- l'ordonnance du 2 juillet 1845 crée trois régiments de spahis :

  • le 1er Spahis à Alger
  • le 2ème Spahis à Oran
  • le 3ème Spahis à Bône

CPA - Exposition coloniale de 1914 : Spahis algériens

Toug (emblème) du 1er Spahis - Opération Tempête du désert

Les spahis hors d'Algérie

Né en Algérie, le modèle spahis est repris ailleurs par l’armée française :

  • En Crimée en 1854, où Yousouf est chargé de mettre sur pied des escadrons de cavaliers autochtones, les Bashi-bouzouk.
  • en Tunisie où le 4e spahis est formé le 1er octobre 1886.
  • au Maroc avec la participation d’escadrons algériens à l’expansion française, puis avec la création en 1912 de dix escadrons de spahis formés avec les tabors de cavalerie du Sultan du Maroc.
  • au Sénégal avec une esquisse en 1843, puis une participation effective aux opérations de pacification de 1872 à 1881.

ci-contre: spahis sénégalais

 
Ange Marie Joseph dit "YOUSOUF" VANTINI

Né Français en 1809 sur l'Ile d'Elbe - décédé à Nice en 1866 et inhumé à Alger.

Enlevé à l'âge de 5 ans par des pirates barbaresques alors qu'il rejoignait un établissement scolaire sur la côte italienne. Vendu comme esclave à Tunis, il est acheté pour le compte du Bey.

Il va vivre au harem jusqu'à l'age de 12 ans où il apprendra à écrire le français et à étudier le Coran ainsi que les langues arabe, turque et espagnole. Il est converti à l'Islam et son prénom Joseph est traduit en Yusuf.

Il est envoyé à l'âge de 13 ans à l'école des Mamelouk. A 17 ans, il est investi de la haute dignité de Bey de camp (général Mamelouk) et se lie d'amitié avec les fils du Consul de France, Jules et Ferdinand de Lesseps.

Au printemps 1830, il s'éprend de Keboura, fille (mariée) du Bey. Il est arrêté et condamné à mort. Mais le Bey se ravise et lui donne 3 jours pour quitter la Régence. Il parvient à embarquer sur « l'Adonis » qui rallie le 13 juin 1830 la flotte française en rade d'Alger.

youssouf.jpg

Il rejoint alors l'Armée française en Algérie et participe à la prise d'Alger. En octobre 1830, le général Clauzel accepta de regrouper ce qui restait des Sibahis et autres troupes à cheval du Dey et les confia peu après à Yusuf.
Il abjure la religion mulsumane pour redevenir catholique, se marie et prend la nationalité française en 1839.
Il finira son extraordinaire carrière militaire en 1866 comme Général Commandant la division de Montpellier.
 
Ses principales victoires:
1836 Bey de Constantine, il établit son camp à Dréan et obtient la soumission de nombreuses tribus.
 
  • Constantine en 1836 et 1837
  • les Portes de Fer en 1839
  • la presqu'île de Collo en 1843
  • la prise de la Smala d’Abd el Kader en 1843
  • la bataille de l'Isly en 1844

1845 Nommé général à titre indigène.

  • les Aurès en 1846
  • la prise de Zaatcha en 1849

1852 Grand officier de la Légion d'honneur

  • la prise de Laghouat en 1852
1856 Général de Division
1860 Grand Croix de la Légion d'honneur
de 1855 à 1865 Gouverneur militaire d'Alger
  • le Hodna en 1864