Annexes PLAN
La Fantasia
 
L'évolution du harnachement
 

La selle fait son apparition à Rome au début de l'ère chrétienne. Relativement sommaire, elle ne possède alors pas encore d'étriers.

Ce n'est que vers l'an 800 de notre ère que ces derniers entrent dans l'histoire de l’équitation.

La selle profonde, munie d'étriers, s'impose alors au Maghreb lors des invasions arabes. Les Zénètes, des Berbères d’une grande ethnie nomade, utiliseront une nouvelle façon de monter.

Grâce aux étriers, ils pouvaient monter très court, en avançant les genoux et en reculant les talons. Cela leur permettait d'engager les attaques en position suspendue, dressés sur leurs étriers, rendant l'utilisation du sabre particulièrement efficace par la varièté des coups rendus possibles par la torsion aisée du corps.

Comparés à leurs adversaires qui montaient long et utilisaient épées et armure (interdisant toute torsion du corps), ils étaient d'une légèreté qui faisait toute la différence au combat.

Au fil du temps, ils perfectionnèrent cette technique en adoptant une selle au pommeau et au troussequin élevés emboîtant le bassin, de grands étriers en fer et le mors dit « arabe », à anneau circulaire formant gourmette passé dans la mâchoire inférieure et permettant un arrêt net.

La monte courte permet à cet Ispahi de se dresser pour frapper avec force (détail de la bataille des Pyramides)

Peu d'évolution entre les 2 selles arabes ci-contre.

L'arçon modèle 1840, puis modifié 1879, équipe toujours les régiments de Spahis.

La fantasia

Fantasia par G. Flasschoen (coll.LPC)

Les fantasias sont l'héritage de cette époque.

Les Zénètes menaient alors leurs attaques en deux temps :

  • d'abord el karr, l'attaque fulgurante
  • puis el faâr, la retraite vive qui est une fuite simulée.

En fait, cette tactique, pratiquée par les Arabes bédouins depuis le temps du paganisme, a été institutionnalisée par le prophéte de l'Islam, en rapportant ainsi les paroles de Dieu lors de la création du cheval (Hadìth transmis par Ali, son gendre et quatrième calife):

"... Je te nomme et te crée Arabe..."

"... Je te fais capable de voler sans ailes ; tu es destiné à la poursuite et à la fuite..."

Cette technique de combat s'est transformée en un jeu – la fantasia, mot d'origine latine signifiant divertissement - qui a pour objectif de prouver la bravoure des participants.

Ces derniers sont regroupés en sorbas - groupes d'une dizaine à une centaine de cavaliers appartenant à la même tribu ou à la même ethnie. Alignés à l'extrémité d'un terrain d'une bonne centaine de mètres, ils partent ensemble au galop jusqu'à l'ennemi imaginaire avant de tirer une salve au fusil. La charge est suivie d'un arrêt brusque, puis d'un demi-tour et d'un repli rapide.

 
L'héritage des Zénètes
 
Le terme ZENETES a donné racine à:
 
  • l'école d'art équestre à la GINETA
C'est au XVI° au royaume de Naples que l'on trouve les premières académies équestres ou s'inventera l'art équestre à partir de la gineta, très ancienne équitation de combat des cavaliers espagnols.

Forgé dans la guerre, cet art ne cessera de se perfectionner et atteindra son apogée au 18ème siècle en France, au manège royal de Versailles.

Dépouillé des exigences du combat, il s'oriente vers une finalité purement artistique dont le rassembler est la pierre de touche. Le rayonnement de cette école française sera immense au siècle des lumières avant de connaître un déclin presque irréversible.
L'art équestre survivra en Autriche à l'école espagnole de Vienne et au Portugal où elle inspire encore les cavaliers tauromachiques à la recherche du rassembler, gage de mobilité et de disponibilité du cheval face au taureau.
C'est également du Portugal que viendra la renaissance.
 
  • un nouveau cheval, le genet d'Espagne, autrement dit le Zénète d'Espagne
  • la selle à la Gineta (Ginetta, Genete).C’est la selle arabe, avec deux hauts arçons, l’un devant, l’autre derrière.