Le fond de page a été réalisé à partir de différents fleurons traditionnels gravés sur la plupart des fourreaux de Koummya.

La Koummya (ou Koumaya) est le poignard traditionnel des berbères du Maroc. Encore de nos jours, il est arboré par les Chleuh de l'Atlas pour qui il est d'avantage une marque de position sociale, d'élégance et d'appartenance à un groupe qu'une arme de défense. Il se porte visible sur la djellaba, à hauteur de taille et pointe du fourreau en avant, suspendu au côté gauche par une cordelière passant sur l'épaule droite et frappée sur les 2 anneaux de bélière.

La Koummya appartient au groupe dérivé du Jambiya arabe qui a accompagné l'expansion de l'Islam. C'est une vaste famille de poignards aux multiples variations locales à l'est et à l'ouest de la Péninsule arabe.

• La Koummya à pommeau en "queue de paon" à poignée étroite en bois (parfois rehaussée de plaques d'argent) .

• La Koummya à pommeau en "chapeau de gendarme" à poignée étroite (toujours recouverte d'argent) et ornée de cabochons pyramidaux.

• La Koummya à forte poignée dit "Hanzer" soit totalement recouverte d'argent avec une lame en "griffe de lion" à une ou deux gouttières et sans ricasso (arme de la garde du Sultan), soit avec une poignée en corne de rhinocéros et une lame classique de Koummya.

• La Sbûla à lame droite (prise dans une lame de baïonnette), parfois dénommée Genoa ou Janwi (venant de Gênes).

La lame:

Elle provient le plus souvent de lames plus anciennes d'origine européenne importées (entières ou cassées). Le forgeron local va d'abord en réduire la longueur (entre 20 et 25 cm.) en conservant la soie et, donc, les marques et dessins d'origine. Il lui donne la courbure finale et la façonne en 3 sections dont 2 avec une arête centrale dont les pentes créeront les tranchants.

La poignée:

Elle est formée:

• au sommet, d'un bouton de blocage de la soie qui traverse la poignée.

• d'un pommeau (souvent en cuivre, argent, ...) à forme plus ou moins exubérante fixant la longueur totale du Koummya.

• d'une poignée en ivoire, en corne ou en bois avec parfois des plaques d'argent ou de cuivre gravées.

• à la base, une bague venant en léger recouvrement du fourreau permettant le blocage de la lame.

Le fourreau est constitué:

• à l'intérieur, de deux plaques en bois maintenant la lame.
• à l'extérieur, d'une enveloppe pratiquement toujours en métal (argent, cuivre ou les deux).
• L'endroit supporte une décoration en repoussé dont la gravure sera plus ou moins profonde en fonction de l'épaisseur du métal.
• L'envers a très exceptionnellement une décoration aussi riche que l'endroit (c'est le cas des Hanzer). Habituellement, cette face est en cuivre avec quelques gravures plus ou moins altérées par les frottements sur la djellaba.
• Sa longueur est d'environ 25 cm., soit 3 cm. de plus que la lame, afin de créer un bout relevé à 90° . Ce bout se termine par un gros bouton et est souvent renforcé par un jonc soudé extérieur.
• Les fixations des anneaux de bélière (voir ci-dessous) sont soudées de chaque coté. Y est frappée la cordelière de suspension du poignard. Les plus belles sont en soie tissée et passementée (voir ci-contre).