RDC ex-ZAÏRE

 


KONGO

 

FETICHE NKISI de protection de l'ethnie KONGO

 

Ce NKISI a les seins d'une femme et un sexe masculin. Sa grande expressivité (bouche ouverte et yeux au regard insistant) ainsi que son dynamisme (légèrement penchée en avant) pourraient montrer une origine VILI. Le bois est lourd et dense aux grains fins. Une fente de dessiccation a fait sauter une plaque de bois sur son bras droit. Quelques dégâts de xylo. (poignet gauche).

 

 








 

 

 

 

 

 

 

 

Dimensions

62 x 18 x 17 cm.

Pigments d'origine

 

Autres

 

N° origine

KM - 24

Poids

3,080 kg

Fentes de dessiccation

peu

Estimation age

circa 40 ans

Traces de xylophages

OUI


Découvert au XVe siècle par l’Occident, l’empire ou royaume Kongo (environ 3 millions d'individus) était situé au nord de l'Angola, de Cabinda, du Congo-Brazzaville, l'extrémité occidentale de la RDC et d'une partie du Gabon. Il s'agit en fait d'une fédération d'entités politiques qui intègre de nombreux sous-groupes ou clans tels les Manyanga, Ndibu, Ntandu, Yombé, Zombo, Mbata, Besi-Ngombé, Solongo, Vili, Woyo, ... voir l'Empire Kongo: http://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_Kongo

 

La structure familiale y est matrilinéaire.  La famille de base réunit la mère à ses enfants (le père n'est ici pas totalement compris). La famille au sens large désigne les familles de base ayant un lien de parenté vertical ou horizontal, quelqu'en soit le degré . Quant au clan, il réunit plusieurs familles au sens large et ethnies différentes (faisant toutefois partie du groupe kongo).

Aujourd'hui, environ la moitié des Kongo sont chrétiens et le reste animistes. Pour ces derniers, le divin est perçu comme la Cause primaire de toute chose, l'essence vitale de toute chose ainsi que la destination finale de toute chose. Le panthéon Kongo se réduit à un dieu tout puissant qui donne des pouvoirs au roi, au devin (Nganga). Les ancêtres étant les intermédiaires entre le divin et l'homme, la communauté est donc dominée par les devins et les sculpteurs chargés de faire respecter leur culte et par les nombreuses sociétés secrètes.

Ainsi, la société Ndunga jouait le rôle d'une sorte de police secrète chargée de contrôler l'ordre public, de garantir la stabilité du pouvoir et le respect des lois. Les actions des masques Ndunga symbolisaient la volonté des ancêtres et du monde surnaturel : leur jugement était sans appel. Ils dansaient également lors des funérailles de notables importants. L'association existe encore aujourd'hui chez les Kongo, mais uniquement sous une forme ludique.

 

Les Kongo ont développé un art d’une finesse éblouissante et d'une extrème variété.

  • des textiles réputés

  • des stèles funéraires et statues de chefs en pierre

  • des pièces en métal d'influence portuguaise: statuettes de saints et crucifix en cuivre ou bronze (coulés à la cire perdue).

  • des pièces en ivoire: trompes, ...

Masques

Contrairement à d'autres peuples africains, les Kongo ont sculpté peu de masques.

  • Les masques royaux participent de manière active à l'exercice du pouvoir en maintenant l'ordre et en appliquant la justice. Cette tâche est rendue possible par leur faculté de communiquer avec les forces de l'Au-delà.

  • Les masques de culte sont l'apparence visible des sociétés secrètes qui jouent un très grand rôle dans la culture bakongo. Ils participent aux cérémonies d'initiation, ainsi qu'aux circoncisions.

  • Les masques de divination sont utilisés par les devins ou féticheurs (Ngangas) pour fonction identifier les sorciers qui, par leurs agissements, perturbent l'harmonie de la communauté.

Sculptures

Les sculptures fétiches créent un lien entre les forces visibles et invisibles qui permettent de faire régner l’harmonie au sein de la communauté. Dotés d’une valeur magico-religieuse, ils sont voués aux cultes (maternité, initiaton, fertilité, sorcellerie) et aux ancêtres. L’art des multiples ethnies Kongo relève de cette base commune sacrée tout en se différenciant par une ligne stylistique particulière à chacune d’entre elles. Ainsi, les Vili s’attachent à marquer leurs figurines d’une grande expressivité, les fétiches Yombé se distinguent par leur forme féminine et gracieuse alors que ceux des Bwendé ont un visage aux traits féroces et un corps puissant.

Les statues commémoratives dites Phemba représentaient des femmes ayant perdu un enfant et en souhaitant un autre.

Nkisi

Nkisi signifie Medecine ou médicament. On distingue 4 types principaux:

  • Nkondi, contre la maladie, brandissant habituellement une lance ou un couteau

  • npezo, démon de protection

  • Na moganga, bienveillant, il protège les guerriers et les chasseurs

  • mbula contre la magie noire

Ces fétiches peuvent aussi être zoomorphes: chien à 2 têtes, parfois singe.

Chaque type de Nsiki fait l'objet d'un contrat passé entre le demandeur et le Nganga. Le sculpteur transmet son oeuvre terminée au devin-féticheur qui la chargera par l'inclusion de pointes ou de lames de métal. Son pouvoir est transmis à la statue par le biais d'une substance (Bilongo) injectée dans une cavité abdominale et réfermée par un miroir.

Voir http://detoursdesmondes.typepad.com/dtours_des_mondes/kongo/