Les Kabyles ou Kbayl

Au XIV°, Ibn Khaldoun (Histoire des Berbères ), puis au XVI°, Luis del Marmol et Léon l'Africain les désignaient par le terme d'Azouagues ou Zouaoua.

C'est au XVIII° que le terme Kabyle apparaît pour la première fois dans les "Novels" du voyageur anglais Thomas Shaw, forme européanisée de l'arabe Kbayl (signifiant tribus) qui sera repris par les Français dès le XIX°.

Pour désigner la Kabylie, un arabophone utilisera Blad Lekbayl (ou Pays des tribus). Eux-mêmes utilisent un vieux terme berbère: Tamourt (ou terre natale, patrie, pays).

Le Tamourt n'a jamais connu de frontières bien définies, n'ayant jamais été un état par refus d'une hégémonie politique. C'est une confédération de tribus de montagnards dont le nombre et le territoire ont varié dans l'histoire.

Au XI°, trois confédérations plus ou moins alliées se partageaient un vaste Tamourt allant de Cherchell (à l'est d'Alger) à Annaba (près de la frontière tunisienne) jusqu'au monts sahariens au sud. Avec les invasions arabes et les conflits entre dynasties berbères, le Tamourt fut réduit dès la fin du XIV° pratiquement aux confins actuels. Reconnues tacitement par les Turcs, les limites de ce territoire s'imposèrent aux Français au début du XIX°.

La Kabylie est une région accidentée parcourue d'est en ouest par deux chaînes montagneuses . Au sud, la plus imposante forme le Djurjura (Lalla-Khedidja 2.308 m.). Au nord, la chaîne du littoral du nom des tribus qui la peuple.

Ces montagnards sont essentiellement des agriculteurs qui disposent de fort peu de terrain en raison du relief. Les cultures permettent juste d'atteindre l'auto-suffisance. Ceci explique que de tous temps, les kabyles aient sillonnné l'Algérie pour trouver un travail temporaire dans les villes du littoral, .... et ultèrieurement en France.

L'habitat est constitué de maisons en dur recouvertes de tuiles rouges et regroupées en villages défensifs toujours situés sur des hauteurs. Jusqu'au XIX°, chaque village constituait une unité politique et administrative autonome. Il était administré par une assemblée (la Djemaa) constituée de tous les citoyens en age de porter les armes et qui détenait tous les pouvoirs. Elle était présidée par un chef de l'exécutif (Lamin ou Amukran ou Ameksa) assisté d'un adjoint (Oukil) choisi dans le parti opposant. La continuité de cette organisation était assurée par les Kanoun (charte) dont les fondements remontaient aux temps les plus reculés et qui prenaient le pas sur la religion.

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