Burkina-Faso

 

             
Dimensions (cm.) 47 x 13 x 14 cm. Pigments d'origine   Autres   N° origine KK - 20
Poids (KG) 1,120 KG. Fentes de dessiccation quelques unes Estimation age circa 30 ans Traces de xylophages importants

STATUE BOTEBA de l'ethnie LOBI.

Ce type de statue a une posture codée qui symbolise le pouvoir ou le talent particulier que l’esprit utilise pour protéger ses propriétaires.

Bois très dur à grain fin. Quelques manques, fentes de dessiccation et traces de xylo. Belle patine.

 


LOBI

Le pays Lobi s'étend sur le Ghana, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. C'est un ensemble de groupes ethniques ( Birifor, Dagara, Gans ...) originaires du Ghana (fin XVIII°) Ils forment une population d'environ 160 000 habitants dont la majorité vit au Burkina Faso (7 % de la population). La seule autorité est celle du père de famille et la femme occupe une place très importante. Féticheurs, sorciers et devins mènent savamment rites initiatiques ou funérailles. Société de guerriers, l'éducation des enfants est tournée vers un objectif : les préparer à entrer, vers l'âge de 16, 17 ans, dans la fratrie des guerriers.

Culte de la Terre.

L'unité du groupe repose essentiellement sur le culte rendu à la déesse Terre ou "di", épouse de "Thagba", le Dieu suprême. Lorsqu’ils sont honorés, les esprits de la nature WATHIL manifestent leur bienveillance sous la forme de pluies abondantes, de bonne santé, de naissances nombreuses ; Ignorés, ils la retirent et entraînent des épidémies dévastatrices, la sécheresse et la souffrance. Ces esprits transmettent aux devins ( THILDAR ) les lois que les adeptes doivent suivre pour recevoir leur protection .Ces esprits sont représentés par des sculptures en bois ou en cuivre appelées des BOTEBA ( grandes ou petites, figuratives ou abstraites, elles adoptent différentes attitudes qui symbolisent le pouvoir ou le talent particulier que l’esprit utilise pour protéger ses propriétaires). A chaque village est associé un autel de la Terre ou "dithil", généralement situé sous un arbre, à proximité de la maison du prêtre de la Terre, le "dithildar". On ne saurait recenser tous les cultes rencontrés en pays lobi tant ils sont nombreux, depuis la culte de la Terre et des cours d'eau au culte des ancêtres, en passant par celui du matriclan, du patriclan, mais aussi de la chasse, du marché etc.

L'art Lobi.

Les statuettes Boteba sont généralement en bois. La station debout est prépondérante avec une disproportion de la tête de 1/5ème par rapport à l'ensemble du corps. Elles sont majoritairement frontales, hiératiques et rigides. On y décèle une volonté de stylisation et un géométrisme visible. Ces œeuvres traduisent une expression symbolique de la réalité.

1 - Les yeux sont matérialisés par une simple incision, un disque, un rectangle ou un bouton ovoïde. Ils sont sans regard, traduisant en cela l'aversion des Lobi pour la curiosité considérée comme une marque d'impudeur.

2 - La bouche est marquée par deux disques ou deux rectangles en relief. Elle rappelle la déformation provoquée chez les femmes par le port du double labret. Le nez est court, droit, pointu ou triangulaire. Les oreilles, toujours stylisées, sont formées d'un arc de cercle ou d'un disque en relief.

3 - La coiffure : les statuettes féminines ont le crâne lisse et nu ou une coiffure en "casque". Chez les lobi, on rase toujours le tour de la tête des femmes pour former ainsi une calotte. Sur les statuettes hermaphrodites à double tête, la femme porte toujours une coiffure tressée ou un casque de bois taillé pour la différencier de l'homme.

Les bras et les mains sont généralement collés au corps. Ils peuvent être très courts, stylisés, sans coude ou longs et filiformes. Les mains ont la forme de trapèze aplatis. Les jambes sont légèrement fléchies, les pieds reposent sur un socle. Le bas de la statue est en général négligé. Si le geste est globalement expressif, le mouvement du corps traduit des intentions dont la signification échappe au profane. Les techniques du corps sont codées et seuls les initiés sont instruits du sens de telle attitude, de tel geste ou de la fonction de telle œeuvre. La richesse de la statuaire Lobi se caractérise par l'extrême variété des attitudes. Aucune scène de la vie quotidienne n'a échappé au regard des sculpteurs.

Il y a aussi des statuettes appelées " yadawoza " qui évoquent l'impuissance de l'homme face aux contingences de sa condition humaine. Statuettes propiatoires, elles ont les bras levés au ciel, écartés ou tendus en arrière ou même croisés et souvent les mains sur les épaules, attitudes d'un homme affligé, d'un désespéré en quête d'une aide, d'un secours. Un bras levé ou tendu, une tête tournée à droite ou à gauche, traduisent un malheur ayant frappé soit le matriclan (gauche), soit le patriclan (droit). La forme traduit rarement la fonction, elle renvoie à des représentations sociales et religieuses. Ces figurines sont placées sur les tombeaux, dans un coin sombre de la maison des propriétaires.